Max (interprétée à la perfection par Blanche Gardin), est une mère célibataire au chômage qui semble avoir complètement supprimé tous les filtres de sa vie. Cynique, résignée, elle n'hésite pas à jurer ou à commettre des larcins. Et elle transmet tout cela à sa fille. Sa vie est un lent glissement vers l'immobilité, jusqu'au jour où, pour des raisons purement systémiques, elle est jumelée à un robot nommé TO (Théo) qui, avec le temps, commence à proférer des injures, à comprendre le classisme et à remettre en question sa propre existence. Oui, cela paraît absurde. Et ça l'est. Au fil du temps, le robot devient plus qu'un simple outil social. Il acquiert une personnalité et sert non seulement de compagnon de voyage à Max, mais aussi de catalyseur de changement. Leur relation rappelle un film d'amitié classique, à la différence près qu'il existe une différence technologique. Le tout s'inscrit dans un road movie léger et futuriste, qui met en lumière la facilité avec laquelle on peut perdre son humanité dans un monde numérique, la difficulté d'échapper à la spirale du désespoir et les bienfaits d'une simple proximité humaine (et non humaine). Thématiquement, tout cela nous est familier – de « Her » à « I, Robot » – mais « Un Monde Merveilleux » le présente avec une touche d'autodérision française, sans pompe. On y trouve aussi des moments de tendresse authentique. Des scènes qui, bien que légèrement exagérées, touchent une corde sensible sans tomber dans le sentimentalisme.

Sans son héroïne principale, Blanche Gardin, ce film n'existerait pas. Son charisme, son équilibre entre grossièreté et tendresse, et son alchimie naturelle avec son partenaire inhumain forment le cœur de l'histoire. Si certaines intrigues sont prévisibles et la satire sociale parfois superficielle, son interprétation donne rythme et sens à l'ensemble. Cependant, le film souffre des défauts classiques des premiers films. Il est parfois trop littéral, parfois trop dispersé. On y trouve parfois de longues répliques et des changements de ton maladroits. Si la satire est présente, elle mériterait parfois un peu plus de mordant, surtout à une époque où la technologie mérite vraiment une bonne correction. Malgré cela, difficile de ne pas aimer ce film chaleureux et charmant. C'est le genre de film qu'on regarde avec le sourire et qu'on revoit volontiers après une mauvaise journée. Il ne bouleversera pas le cinéma, mais il pourrait vous remonter le moral. Et c'est déjà beaucoup.