![]() Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 17 Octobre 2025 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario et dessin : Shôhei Manabe Kujô l'implacable (Kujou no Taizai) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quinze tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. L'histoire est centrée sur Kujô, un avocat qui défendrait même le diable. Dans la nouvelle ère Reiwa où le chaos se répand, il est le "gardien des ténèbres" qui opère dans les coulisses. Ce tome 11 reprend la série à un moment charnière : libéré, et étonnamment sans avoir perdu son badge d’avocat, Taiza Kujo sort profondément marqué de son aventure précédente, mais décide d’investir encore davantage son talent et sa brutalité morale au service de ceux qu’il juge devoir protéger. Pendant qu’il reprend du service, le panorama politique et clanique qui entoure ses affaires se recompose : Mibu profite habilement de la situation pour lancer des manœuvres visant à écarter Kyogoku du clan Fushimi, et de nouveaux visages entrent en scène, élargissant le spectre d’ennemis et d’alliés possibles. Cette bascule de contexte transforme ce volume en plate-forme à la fois de reconstruction personnelle pour Kujo et d’escalade dramatique dans les jeux de pouvoir qui l’entourent. Thématiquement, Manabe creuse ici plusieurs pistes en parallèle : la tension permanente entre loi et morale (Kujo, avocat « implacable », continue à interroger où s’arrête l’éthique quand la survie ou la justice informelle sont en jeu), le poids des expériences traumatiques sur la volonté d’agir (la libération de Kujo le rend à la fois plus prudent et plus déterminé) et la lutte interne des clans (où loyauté, honneur et ambition se télescopent). Ce volume met aussi en lumière le thème du prix du pouvoir : alors que certains, comme Mibu, font preuve de patience et d’intrigue, d’autres usent de la force directe ; Manabe oppose ainsi stratégie lente et action immédiate, et montre combien chaque choix a un coût humain. Sur la narration, ce volume adopte la mécanique qui fait la force de la série : alternance entre scènes judiciaires (préparations, investigations, dossiers à haut risque) et séquences plus violentes ou conspiratives hors prétoire. Le découpage reste nerveux, Manabe sait ralentir pour que les silences pèsent, puis accélérer pour frapper le lecteur par une révélation ou une séquence d’action. L’introduction de nouveaux protagonistes sert moins d’effet de nouveauté que de levier dramatique : chaque arrivée modifie l’équilibre, révèle une facette inexploitée d’un clan, et relance l’intrigue. Au final, le rythme du tome 11 privilégie la montée en tension à la résolution complète, ce qui laisse le lecteur sur un sentiment d’urgence et d’attente, exactement ce dont la série a besoin à ce stade. Comme depuis le début de la série, nous sommes conquis par l’idée et la thématique de cette histoire. On apprécie la psychologie qui s’en détache, cela donne parfois un côté un peu « polar » au récit. D’ailleurs, c’est de cela qu’il s’agit ! Le mangaka mêle polar judiciaire, drame humain et intrigue. VERDICT-Ce tome plaira aux lecteurs qui apprécient les récits où le droit se heurte à la réalité brute, où les stratégies remplacent les immuables certitudes, et où un personnage-pivot reprend la main pour mieux préparer les chocs à venir. |