Dans le roman graphique "La fille et le kibrille" (The Girl and the Glim) d'India Swift, une bataille cosmique entre les forces de la lumière et des ténèbres se déroule alors qu'une jeune fille cherche à s'adapter à la vie dans une nouvelle ville. Lors du premier jour embarrassant de Bridgette dans sa nouvelle école, on se moque d'elle parce qu'elle a du mal à atteindre le tableau noir, et une brute l'enferme dans un débarras. En grimpant par la fenêtre, elle pénètre dans un royaume magique et boisé, présidé par un monstre ressemblant à un ours ; elle est chassée par des araignées mutantes. Elle est ensuite suivie chez elle par une peluche luminescente qu'elle est la seule à voir. Comme un ami imaginaire, le "kibrille" l'accompagne dans ses efforts pour se lier d'amitié avec ses camarades de classe en difficulté. Une première palette de bleus, de roses et de violets atténués révèle la mélancolie de Bridgette. Des séquences de rêve plus lumineuses la montrent en train de dire juste ce qu'il faut pour être perçue comme cool. Le livre élargit ensuite son spectre pour refléter l'expansion du monde de Bridgette : sa visite à la forêt enchantée, ses amitiés naissantes avec Marla et Sylvia. Les tentatives de Bridgette pour prendre des polaroïds du kibrille sont un charmant écho à la photographie de fantômes. Le kibrille est un lutin espiègle qui aide Bridgette à trouver des solutions créatives à ses problèmes. Il y a une belle dichotomie entre sa bienveillance et la morosité des "glums" arachnéens, qui tourmentent Marla lorsqu'elle s'inquiète de l'issue de l'opération de son père, ce qui donne lieu à une allégorie de l'anxiété et de la solitude. La question de savoir si les ennemis sont des monstres au sens propre ou au sens figuré est laissée ouverte à l'interprétation : la fin du livre ouvre la voie au lancement d'une série de bandes dessinées.