Le Fils de Taïwan (Laizi Qingshui de haizi) est une série manhua en quatre tomes publiée à Taïwan aux éditions Slowork. L'histoire vraie de Tsai Kun-lin, né à Qingshui, Taichung, en 1930, alors qu'il vit la domination japonaise et l'arrivée du Kuomintang. Poli et bon élève, Tsai s'est retrouvé condamné à dix ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale » après avoir fréquenté un club de lecture au lycée. Ce roman graphique raconte sa ténacité et sa détermination.

Cette série nous promet une autobiographie de Kunlin Tsai. Après sa jeunesse racontée dans le premier tome, ici ce sera plus sombre puisque ce sera son emprisonnement entre 1950 et 1960 !  Dix ans pour avoir participé à un club de lectures, envoyé sur île pour être rééduqué, tortures, menaces, travaux manuels, instructions sévères, une plongée dans l'univers carcéral privant le héros d'une décennie de jeunesse. Après l'ingérence japonaise puis la seconde guerre mondiale, ce titre est l'occasion de dépeindre l'histoire d'un pays si méconnu en France mais qui tente à percer le monde par l'art, ici c'est la terreur blanche qui nous ait dépeint, un gouvernement qui utilisera l'oppression politique vraiment durement ! L'auteur utilise un code couleur différent par tome, ici le bleu, une pâte graphique original, et saura distiller dans son récit clairement triste, plusieurs passages remplis d'espoir, une lueur persiste, d'abnégation, c'est beau, à lire absolument, d'autant que l'édition magnifique, grande, flexible, papier de qualité, entre BD et manga vaut le détour ! La vie de Tsai est l'histoire récente de Taiwan en bref. Il y a des ténèbres, mais toujours une lumière ; difficultés, mais la force d'endurer.