18 mai 1890, Paris. Tout le beau monde s’amuse à la fête du baron Hugo de Reuhman: on y trouve Sarah Bernhardt, Marcel Proust, Oscar Wilde, le comte de Montesquiou… et des cambrioleurs, venus subtiliser des… lettres. La même nuit, l’appartement spartiate du jeune Théo Lemoine, disciple de Reuhman et égyptologue amateur, est cambriolé aussi. Finalement, toujours la même nuit, les gardiens du Louvre sont assommés par une figure épouvantable aux yeux de feu… Apparemment, tout ce monde s'intéresse au destinataire des lettres - Bernardino Drovetti, colonel de Bonaparte, ambassadeur de France au Caire sous Napoléon Ier, qui avait vendu sa collection d'antiquités (y compris le sarcophage de Moloch, Grand Prêtre de Baal, le dieu phénicien, qui aurait apparemment conquis la mort) aux musées de Turin, Berlin et au… Louvre. Ce dernier décrit notamment la découverte d'un tombeau phénicien renfermant un étrange sarcophage. Celui-ci conserverait la dépouille d'un grand prêtre de Moloch qui aurait découvert le secret de l'immortalité.

“L’Or du Temps” est donc une enquête occulte dans le Paris de la Belle Époque, une aventure palpitante et haute en couleurs. Parlant de quoi, nous aimons beaucoup l’art minimaliste d’Oriol et son coloriage inhabituel qui crée une atmosphère mystérieuse et ténébreuse. Par contre, si  les clins d'œil de Rodolphe sont sympathiques, expliquer toutes les références pop (Tintin, Belphégor, le Fantôme de l'Opéra etc.) à coups de notes en bas des pages gâche un peu le plaisir de la découverte. Un premier tome qui mélange policier, histoire et fantastique. De multiples références parcourent cette BD à l’ambiance particulière et prenante. Laissez-vous embarquer.