Harper (Jessie Buckley) a assisté à la chute de son mari James (Paapa Essiedu), peu après lui avoir annoncé qu'elle souhaitait divorcer. Pour se remettre, elle loue une maison dans la campagne anglaise. Son propriétaire (Rory Kinnear) se révèle être un type à l'allure fantasque, mais Harper espère tout d'abord pouvoir s'y reposer. Mais elle se sent bientôt suivie et menacée.

L'Anglais Alex Garland, né en 1970, est devenu un auteur de best-sellers en 1996 avec son premier roman "La plage". Il s'est également rapidement imposé dans le domaine du scénario, notamment avec les scripts des films de Danny Boyle "28 jours plus tard" (2022) et "Sunshine" (2007), avant de réaliser son premier film de science-fiction "Ex Machina" (2014). Il a maintenant écrit et mis en scène le psychodrame d'horreur "Men". Le film commence comme un drame autour d'une jeune femme qui se rend à Lands pour se remettre d'une expérience traumatisante. Ce que Harper a dû vivre, nous ne l'apprenons que progressivement. Par le biais de flashbacks, Garland capture un mariage toxique auquel la protagoniste a tenté d'échapper. Garland distille intelligemment des irritations, par exemple lorsque Harper discute avec son propriétaire qui semble étrange ou lorsque, plus tard, elle fait une promenade en forêt et est surprise par un homme nu qui se révèle être une menace par la suite. Le réalisateur installe une atmosphère de malaise insidieux avant que les éléments horrifiques ne prennent de plus en plus d'importance. Dans le dernier tiers, "Men", avec ses effets virtuoses, fait penser au body horror shocker "The Thing" (1982) de John Carpenter. Outre la maîtrise de la caméra de Rob Hardy (qui a déjà collaboré plusieurs fois avec Garland) et le superbe design sonore, les performances des acteurs sont également extrêmement remarquables. D'une part, Jessie Buckley ("I'm Thinking of Ending Things") incarne une héroïne aux multiples facettes ; d'autre part, Rory Kinnear (connu pour son rôle de chef d'état-major Bill Tanner dans les récentes aventures de James Bond) impressionne ici dans une multitude de rôles, que ce soit celui d'un propriétaire à l'air louche, d'un étranger nu ou d'un vicaire aux agissements douteux.