La Désastreuse Histoire des Jumeaux Stevenson (Boku no jemini) est un manga unitaire paru au Japon aux éditions Kadokawa Shoten. John est roux et a des taches de rousseur. Sa seule fierté est d'être un ami proche des jumeaux populaires de l'école, Jekyll et Hyde. Les jumeaux ont toujours fait semblant d'être l'un de l'autre, mais soudain l'un des jumeaux est mort. Mais lequel !?

La collection Moonlight fait découvrir des récits mystérieux au ton doux amer. Ce oneshot ne déroge pas au thème en nous narrant le quotidien de John Atterson, étudiant banal dans une prestigieuse école anglaise. Il a comme particularité d'être ami avec les jumeaux Jekyll et Hyde, les garçons les plus populaires de l'établissement. Ces derniers s'amusent à échanger leurs personnalités pour duper leur entourage, mais seul John parvient à les distinguer à coup sûr. Un jour, Jekyll meurt brusquement, laissant son frère désemparé. Pourtant, John ne peut s'empêcher de voir le jumeau défunt au travers de Hyde. Une interrogation lui vient alors : qui est réellement décédé ?  Nous nous attendions à un récit fantastique ou angoissant, mais ce n'est pas vraiment le cas. La mort brusque d'un des personnages principaux dès le premier chapitre, nous emporte vers un cheminement du deuil. La relation des deux frères semblait complice et sans dissimulation, mais au fil des jours, John, comme le lecteur, découvre que ce n'était pas aussi évident que ça. Jekyll et Hyde ont des tempéraments bien plus complexes qu'il n'y paraît. L'origine de ce jeu d'échange des rôles est d'ailleurs explicité, ce qui renforce l'empathie pour cette fratrie. J'ai bien aimé ce oneshot qui s'est avéré bien plus touchant qu'escompté. Survivre à la perte d'un être cher, qui plus est son jumeau, est montré de manière pudique et sincère. La mini-enquête que mène Hyde et John pour découvrir ce que cachait Jekyll donne du rythme à ce slice of life scolaire.. Les dessins sont doux et expressifs, ce qui permet de jouer avec le lecteur sur qui est qui. Ça en devient parfois déroutant ! La conclusion est émouvante et satisfaisante, même si on a du mal à laisser les protagonistes, tant on s'y attache.