Le Marsupilami de Flix : L'animal de Humboldt
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 07 Octobre 2022
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
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Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Flix

L'explorateur Alexander von Humboldt découvre un animal étrange dans la forêt tropicale sud-américaine. Mais il ne reconnaît pas le Marsupilami comme une espèce à part entière, il le prend juste pour un autre singe. Il anesthésie néanmoins l'animal et l'expédie avec ses œufs à Berlin. En raison de la quantité d'envois de Humboldt, la valise tombe toutefois dans l'oubli jusqu'à ce que, dans les années 1930, la petite Mimmi la trouve par hasard au Musée d'histoire naturelle. Lorsque le Marsupilami se réveille, ils partent tous deux à la recherche des œufs.

Après son grand succès Spirou à Berlin, le scénariste et dessinateur allemand Flix a pu s'attaquer à une autre icône de l'univers de Spirou en créant une aventure du Marsupilami. Pendant longtemps, cet animal merveilleux n'a pas été présent dans l'univers de Spirou, car Franquin a conservé les droits de son invention et n'a donc pas permis à Spirou et Fantasio de vivre d'autres aventures avec le Marsupilami après le départ du dessinateur de la série. Les choses devraient lentement changer et il semblerait que des travaux soient en cours pour qu'il puisse revenir dans la série. La bête d'Humboldt n'est donc pas un album de Spirou, mais plutôt comparable à la série "Une Aventure du Marsupilami", du moins si l'on y ajoute l'album La Bête de Frank Pé. Par rapport à ce dernier toutefois, on retrouve ici le Marsupilami classique, ce qui réjouira particulièrement les fans. Et même en dehors de la petite sensation qu'un dessinateur allemand ait pu s'occuper de cette icône, le volume est convaincant. Il ne faut pas s'attendre à une histoire très élaborée. Comment pourrait-elle l'être quand il s'agit avant tout d'un animal ? Il s'agit en fait d'une pure histoire d'action qui entraîne le lecteur dans un tour rapide des villes. En tant que Berlinois, Flix a naturellement choisi de situer l'action à Berlin, comme pour Spirou. Mais cette fois, il s'agit du Berlin des années 1930. Cela respire la couleur locale et l'horreur naissante du Troisième Reich se profile déjà à l'horizon. Non seulement à travers le chef de bloc tyrannique qui se contredit souvent lui-même et représente au fond une satire de la folie du pouvoir. L'antisémitisme quotidien est également présent, l'héroïne humaine est juive, et on voit de temps en temps des sbires des SA défiler dans les rues et harceler les habitants. Mais cela n'est pas très pertinent sur le fond, cela sert les nombreuses allusions, la couleur de l'époque et ne fait qu'illustrer le rêve de l'héroïne d'avoir un compagnon. Si ce n'est pas un homme, c'est au moins un animal. Le Marsupilami, avec ses émotions et ses préférences, a des côtés tout à fait humains, ce qui permet de s'identifier facilement à lui.

L'histoire en elle-même est un peu mince. Elle commence par un prologue dans lequel Alexander Humboldt découvre le Marsupilami et méconnaît totalement sa découverte. Pour une raison inconnue, le Marsupilami capturé tombe dans un profond sommeil et est réveillé par hasard des décennies plus tard dans les archives du musée d'histoire naturelle. Il s'agit d'ailleurs d'un jeu d'esprit, car certaines boîtes de la collection de Humboldt attendent toujours d'être archivées. Le Marsupilami se lie d'amitié avec son éveilleuse, la soutient et tous deux partent à la recherche des œufs du Marsupilami. Ils doivent non seulement traverser la ville et vivre des aventures, mais aussi affronter le directeur du musée et son employé, qui aimeraient exposer l'animal merveilleux. Empaillé, bien sûr. Bien que l'intrigue soit relativement mince, elle est extrêmement charmante. Elle est pleine d'action, ce qui est rendu très dynamique par les dessins en partie réduits, elle est dramatique, très chaleureuse lorsqu'il s'agit du thème de la solitude et surtout très drôle. Il n'y a pas que du slapstick, mais aussi de beaux gags visuels comme le running gag des trois oiseaux qui sont toujours présents en tant qu'observateurs. L'inventivité du dessin est excellente. Il y a des citations comme celles d'Emile et les Détectives (Emil und die Detektive) d'Erich Kästner et beaucoup de couleur locale. Même si les dessins semblent à première vue assez réduits et agréables, ils invitent à s'attarder et il y a toujours quelque chose à découvrir.

VERDICT

-

Un très beau volume qui, malgré l'action et le slapstick, n'oublie pas les émotions. Et il ne lésine pas non plus sur la couleur historique et les allusions. Fort.

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