La beauté et la cruauté de l'océan et de la mer sans limites ont été maintes fois observées par des titres de jeux vidéo tels que Stranded Deep, l'artistique Abzu , ou les tous récents Subnautica et Subnautica : Below Zero. Bien qu'à des sauces différentes, l'une plus réaliste et les autres plus tournées vers l'originalité et la création d'une toute autre narration, tous ces jeux ont su nous rappeler la nature féroce de l'eau. En effet, rien n'est plus meurtrier et nous rend plus faibles que la mer sans limites qui nous entoure, potentiellement remplie d'ennemis qui nous considèrent comme des proies. Silt, le nouveau titre signé Spiral Circus Games édité par Fireshine Games (l'ex-SoldOut),nous en offre un regard nouveau et intéressant. Dès la sortie des premières bandes-annonces, les observations n'ont pas manqué sur le style des illustrations et sur la narration muette et macabre qui semblait vaguement rappeler le bien connu Limbo. C'est pourquoi nous étions très curieux dès le début : les atmosphères grises, un monde profond et plongé dans l'oubli, un silence encore plus rythmé par les bruits de la nature et des créatures prêtes à nous arracher. Silt est un jeu d'exploration qui nous met dans la peau d'un petit plongeur, dédié à sonder les profondeurs pour découvrir des mystères oubliés cachés par la marée. Notre but? Prendre le contrôle des créatures qui nous entourent et résoudre des énigmes pour vous enfoncer de plus en plus profondément dans les ténèbres. Il faut dire que dès le début le jeu a semblé extrêmement direct et plutôt intéressant à essayer, justement à cause de son essence plus sombre et macabre que jamais. Pour démarrer notre test de Silt dans le bon sens, il faut préciser qu'il s'agit d'une simple aventure indé dans le concept et le gameplay : deux qualités qui vont de pair pour un produit à la durée plutôt courte. Notre seul but, dans le rôle du petit protagoniste, est de nous immerger de plus en plus loin et de "posséder" jusqu'à la dernière créature de l'océan. Le but évident est de faire "vivre" quelque chose qui est enfoui depuis longtemps et qui, silencieusement, nous sera révélé par l'expérience épuisante du plongeur.

Toute la partie nous a ramené à des souvenirs déjà vécus dans lesquels nous avions déjà interprété un petit grain de sable inséré dans un monde immense, cruel et prêt à nous avaler. Il suffit de penser à Little Nightmares ou au plus récent White Shadows , pour n'en nommer que quelques-uns. Dans ces mondes, être petit nous désavantage, nous rend plus faibles et plus effrayés, mais certainement pas moins têtus. C'est pourquoi l'expérience de Silt est si intéressante. Comme prévu par beaucoup, il rappelle l'atmosphère angoissante et lugubre de Limbo , il nous offre un lore semi-caché, et une grande envie de nous faire serrer le cœur dans la poitrine devant des créatures qui font vraiment tout pour faire de nous un cadavre. L'inconvénient de l'eau est réel : les créatures auront tendance à être presque toujours plus rapides que nous, tout en nous laissant une marge de sécurité minimale. L'expérience de jeu est linéaire, parsemée de nombreuses petites énigmes qui nous confronteront à la pire forme possible de thalassophobie. Ce n'est pas un gameplay élaboré ou qui a tendance à s'étoffer particulièrement avec le temps, il essaie plutôt d'être constant et de proposer de nouvelles petites étapes au joueur sans le déranger ou le déranger davantage. Le décor et les créatures savent faire tout le reste, générant une peur imposante d'agir, de tourner le coin et de trouver un ennemi qui nous a attirés dans sa tanière avec l'espoir de ne pas nous voir sortir. Le jeu tente de trouver "son" style avec des graphismes inquiétants dans le monde bicolore créé par l'artiste Mr Mead, dont les idées finiront par vous tourmenter longtemps pendant le run et aussi dans les jours suivants. Des yeux de poissons hantés comme jamais, des branchages qui créent des zones d'ombre à perte de vue, des plantes carnivores dans les coins, des lumières éblouissantes qui nous mènent vers une mort possible. Un titre intéressant, pas génial, mais agréable à découvrir.