En France, période estivale et ensoleillée, sur les petites routes pastorales de l'arrière-pays breton... La fin des années 70 est marquée par l'insouciance du retour des vacances pour la famille Tripp, une fratrie de trois jeunes garçons réunie autour de leur mère divorcée et de leurs amis proches. Ils cheminent paisiblement sur une petite départementale à bord de deux roulottes louées pour l'occasion. Chahut et joie de vivre sont au rendez-vous tandis que Jean-Louis, le fils aîné, conducteur d'un des deux véhicules, tente de raisonner l'emballement juvénile et insouciant de son petit frère Gilles qui souhaite en descendre. Une collision fatale avec une voiture qui arrivait au mauvais moment va bouleverser cet équilibre, finalement si fragile.

Il ne faut pas plus d'une quinzaine de pages à Jean-Louis Tripp pour nous asséner un feuillet recto-verso brutal et sans concession, qui marque le réel début de cette introspection auto-biographique sur l'accident qui a bouleversé sa vie et celle de toute sa famille. A partir de ce drame, sa sensibilité est toute au service de cette plongée intime dans le quotidien qui suit l'accident. De la plus prosaïque déclaration aux gendarmes, à l'attente vaine à l'hôpital jusqu'à l'annonce fatale énoncée maladroitement, puis le retour de la figure paternelle qui avait refait sa vie avec une autre femme et prescient l'affreuse nouvelle dès le téléphone décroché... Nous ne pouvons que suivre le déroulement de ce que devient leur vie à partir de la mort tragique du Petit Frère, et de son souvenir toujours vivace qui habite encore aujourd'hui l'auteur.