Le titre du film est aussi frappant que le fil conducteur du film : quatre hommes mal déguisés qui détournent un métro. Il n'y a pas d'introduction dans "Les Pirates du métro", de sorte que dès le début, vous faites connaissance avec les quatre hommes, qui sont remarquablement bien déguisés. Le métro de leur choix a pour destination la station Pelham 123. L'apparence ostensible des pirates est légèrement humoristique dans un film sur un détournement avec des otages. Le réalisateur Sargent opte pour une construction lente de l'histoire, de sorte que pendant une grande partie du temps, vous êtes, pour ainsi dire, "coincé" avec les otages et les preneurs d'otages dans le métro. Après une heure environ, les choses s'accélèrent lorsque les négociations entre les pirates et le détective Zachary Garber (Walter Matthau) entrent dans une phase cruciale. Le détournement lui-même est bien ficelé, la tension monte, mais tout cela prend un peu trop de temps. Dans la dernière demi-heure, il y a plus de mouvement (plus d'action) et "The Taking of Pelham One Two Three" se dirige vers une apothéose intéressante. Ce qui est remarquable, ce sont les liens que le film entretient avec d'autres films. La tension croissante entre les otages et les preneurs d'otages dans le métro, par exemple, est très similaire au groupe de personnes terrifiées qu'Al Pacino prend en otage dans le film "Un après-midi de chien (Dog Day Afternoon) de Sidney Lumet, sorti en 1975. En outre, les pirates ont tous des noms qui font référence à des couleurs, comme ce fut le cas dans le film "Reservoir Dogs" de Tarantino en 1992. Dans "The Taking of Pelham One Two Three", les personnages sont M. Bleue, M. Gris, M. Vert et M. Marron. On notera également l'apparition de Julius Harris dans le rôle du commandant de police Daniels. Un an avant la sortie de "The Taking of Pelham One Two Three", ce dernier avait un beau rôle dans le film "Vivre et laisser mourir" (Live and Let Die) de James Bond, celui de Tee Hee (l'homme au crochet).

Mais ce qui est plus important, ce sont certains des acteurs clés de cette distribution non négligeable. Il faut dire que Matthau était un acteur respecté, mais dans "Les pirates du métro", il est un peu décevant. C'est aussi parce qu'une grande partie de son rôle consiste à négocier avec les hommes armés. Le plus important du groupe est Robert Shaw qui, avec un véritable accent britannique (dans la VO), est aux commandes et fait à nouveau preuve d'un grand talent d'acteur, comme il l'a démontré plus tard dans "Les Dents de la mer" (1975). Dans "Les Dents de la mer" et "Pelham", cependant, Shaw connaît une fin plutôt macabre ... le Sean Bean de son temps pourrait-on dire. Martin Balsam est également remarquable dans le rôle du plus "ordinaire" des quatre méchants étrangement vêtus. Tout au long du film, on éprouve de la sympathie pour cet homme qui, bien qu'impliqué dans un crime, pourrait tout aussi bien être votre voisin. Un malaise physique de Balsam a une conséquence assez grave plus tard dans le film. Notez que cette édition restaurée comporte un DVD entier de bonus. On retrouve deux documentaires sur New York (New York 1974, New York et le cinéma des années 70), un retour sur le film et le cas Joseph Sargent, une interview de M. Gris ainsi que de David Shire (compositeur) et  Gerald Greenberg (monteur). Enfin, il convient de rappeler qu'un remake du film est sorti en 2009, L'Attaque du métro 123, un long métrage qui passe encore assez souvent sur la TNT ...