Un jeu de plus en plus complet.

Lorsque Assetto Corsa de Kunos Simulazioni est sorti pour la première fois en 2014 sur PC, il a pris d'assaut le monde de la course en raison de sa physique inégalée et de sa conduite réaliste, au point qu'essayer de le jouer avec une manette s'est avéré être un test audacieux dans son portage console ultérieur. Kunos a suivi le mouvement cinq ans plus tard avec Assetto Corsa Competizione. Plutôt qu'une suite, Competizione est un spin-off multijoueur centré sur l'ex série Blancpain GT, plus une plate-forme pour l'esport qu'un véritable jeu de course pour tous les aficionados. Le principal problème lors du lancement n'était pas vraiment son focus, mais plutôt le peu de contenu qu'il offrait. Les choses se sont améliorées tout au long de l'année 2019, et finalement Kunos fut prêt à tenter de porter sa franchise de jeu de course sur les consoles PS4 et Xbox One. Il faut avouer que nous avions été impressionné par la qualité du portages. Les jeux Kunos n'ont pas été conçus pour les consoles ou les manettes, étant même utilisés par des pilotes réels comme outils d'entraînement entre les saisons, mais la version PS4 d'Assetto Corsa Competizione était assez bonne en termes de contrôles et de visuels, même s'il a fallu faire des compromis, compte tenu des limitations techniques (30 fps maxi, un 4K incertain sur PS4 Pro), un détail graphique atténué et moins de voitures sur la piste). D'autant plus que la physique était elle aussi réaliste que celle présente dans la version PC, avec des voitures qui se comportent de manière complètement différente selon la météo et qui se déforment suite aux chocs contre un mur, sans oublier un des écrans de réglage les plus détaillés que l'on a jamais vu dans un jeu, réussissant même à faire honte à Forza.

Un titre qui, de surcroît, s'adresse à une niche encore plus précise du public. C'est-à-dire aux aficionados du GT World Challenge Europe (connu jusqu'en 2019 sous le nom de Blancpain GT3 ). Pour les moins avertis, il s'agit d'une compétition presque exclusivement européenne dans laquelle les principales marques automobiles s'affrontent avec des voitures modifiées selon les critères GT3, décidés par la FIA. Les moteurs des voitures sonnent aussi enragés qu'ils le devraient, et votre équipe communiquera constamment avec vous via le chat radio. Grâce aux licences officielles, le jeu vous permettra de découvrir le Championnat GT3. Une telle attention obsessionnelle aux détails pourrait en quelque sorte intimider les joueurs plus occasionnels. Il est vrai qu'Assetto Corsa Competizione nécessite un engagement et une habileté considérables de la part du néophyte, mais cela ne signifie pas que le jeu peut être considéré comme peu accessible dans son intégralité. En fait, les options ne manquent pas pour "adoucir" la conduite. Mais si vous possédez toujours un volant, n'y pensez même pas à deux fois. C'est ainsi que ce jeu devrait se jouer, avec toutes les aides désactivées au fur et à mesure que la sécurité et la confiance sur la route augmentent. Avant de courir en ligne ou de concevoir un bac à sable solo, etc., vous pouvez commencer votre carrière dans le GT World Challenge Europe. De là, une sorte de tutoriel s'ouvre, dans lequel nous serons conseillés étape par étape. De la gestion de la voiture à la formation de notre propre modèle de conduite personnel. En général, il existe de nombreux paramètres de personnalisation. Il s'agit notamment de la possibilité d'activer ou de désactiver l'usure des pneus, de gérer la météo dans les moindres détails, l'heure de la journée, etc.

Quoi de neuf sur PS5 ?

Comme indiqué initiallement, le jeu avait subi quelques revers afin de fonctionner sur un matériel moins puissant. Cette mise à jour, gratuite pour les possesseurs de la copie PS4, vise justement à rapprocher la version console de son homologue PC. Avec cette prémisse, nous pouvons sans aucun doute affirmer que l'objectif a été atteint. Côté contenu, au-delà de l'ajout de la toute nouvelle BMW M4 GT3, il n'y a rien d'autre à mentionner ! En fin de compte, il s'agit d'une mise à jour purement technique. Et ici, par rapport à la version old-gen, les pistes sont repeuplées avec davantage de voitures à l'écran (jusqu'à 30, en multijoueur), le tout en 4K natif à 60 fps constants (à de très rares exceptions près). Les textures étonnent par la qualité : lors des premières courses, il sera facile de rater quelques virages à cause des yeux, distraits en regardant les intérieurs ou la carrosserie brillante des différentes voitures de course. Vous pouvez également noter une qualité améliorée de l'éclairage et des effets de particules. Les modèles de voitures ont toujours l'air fantastique, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et la technologie de balayage laser de Kunos permet toujours de voir à quel point leurs traces sont réalistes. Le problème principal de la version PC est cependant toujours présent ici.

Bien que Kunos ait ajouté quelques pistes et voitures supplémentaires au cours de la dernière année, corrigeant ainsi le problème initial concernant la quantité de contenu inclus dans la version initiale de Competizione, on ne peut pas en dire autant du contenu pour le joueur solo. Si vous ne vous souciez pas d'affronter d'autres joueurs en ligne, et si vous ne voulez pas sérieusement suivre une saison entière d'esport, tout ce que vous aurez à votre disposition est un mode carrière très peu cuisiné et un mode course rapide qui, au minimum, est hautement personnalisable, ajoutant un peu de rejouabilité au mélange (la version Day One contiend en sus le pack DLC GT World Challenge 2020, les autres DLC sont payants). Mais la seule réelle déception que nous ayons eue lors du test de cette version PS5 est le manque d'intérêt manifesté pour les caractéristiques uniques de la Dualsense. Les gâchettes sont malheureusement peu utilisées. L'arrière droit, normalement lié à l'accélération, n'a aucun effet appliqué. La gauche, liée au frein, applique une très faible résistance lorsque l'ABS est actif, lors du freinage. Vraiment une occasion manquée, qui aurait pu servir à ennoblir un périphérique, le pad, qui n'est normalement pas au centre des pensées des amateurs de simulation de piste.