Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1942, la police française rafle Joseph Weismann, onze ans, sa famille et 13 000 autres Juifs. Après avoir été détenus pendant cinq jours dans des conditions épouvantables au stade Vélodrome d'Hiver, Joseph et sa famille ont été transportés en wagon à bestiaux jusqu'au camp d'internement de Beaune-la-Rolande, où ils ont été brutalement séparés : tous les adultes et la plupart des enfants ont été transportés vers Auschwitz et une mort certaine, mais 1 000 enfants ont été laissés sur place pour attendre un train ultérieur. Les gardes français ont dit aux enfants restés sur place qu'ils seraient bientôt réunis avec leurs parents, mais Joseph et son nouvel ami, Joe Kogan, ont choisi de tout risquer dans une audacieuse tentative d'évasion. Après avoir échappé aux gardes et rampé sous des barbelés tranchants comme des rasoirs, Joseph retrouve la liberté. Mais comment va-t-il survivre au reste de la guerre dans la France occupée par les nazis et se construire une vie ? Ses problèmes ne font que commencer.

Jusqu'à l'âge de 80 ans, Joseph Weismann a gardé son histoire pour lui, n'en donnant que les moindres indices à sa femme et à ses trois enfants. Simone Veil, avocate, femme politique, présidente du Parlement européen et membre du Conseil constitutionnel français, elle-même rescapée d'Auschwitz, l'a poussé à raconter son histoire. Dans la version originale de ce livre et dans le film La Rafle (2010) de Roselyne Bosch, Joseph partage son histoire fascinante et terrifiante de la rafle du Vel' d'Hiv et de sa fuite. Aujourd'hui, pour la première fois en BD, Joseph raconte la suite de son histoire dramatique. Laissez-moi vous dire tout de suite qu'il s'agit d'un grand ouvrage, mais aussi d'un bande dessinée déchirante. Dès le début, on nous dit que tous les personnages et les événements, même les plus extrêmes, se sont déroulés tels quels. Vos émotions sont mises à rude épreuve lorsque vous voyez les conditions horribles auxquelles les Juifs sont soumis, mais en même temps, vous souriez lorsque certaines personnes font ce qu'elles peuvent pour les aider. Bien que le gouvernement français ait été gravement fautif pendant l'événement, il faudra attendre 1995 pour des excuses publiques du président Chirac.