La déchéance d'un homme tome 2
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 15 Septembre 2021
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Jinji Itô

La déchéance d’un homme (Ningen Shikkaku) est un manga en trois tomes publié au Japon aux éditions Shogakukan. Il s'agit d'une adaptation du roman d'Osamu Dazai qui a la suite de ce récit s'ôta la vie. C'est un avertissement, cette œuvre est d’une noirceur intense et décrit les plus vils et cruels aspects de la nature humaine. "Le bonheur des gens qui l’entourent dépasse son entendement. Malgré cela, le regard que ceux-ci portent sur lui est loin de le laisser indifférent. Yôzô Ôba en souffre énormément. Pour s'en prémunir, quoi de mieux que de se transformer en bouffon ? C’est en tout cas ainsi qu’il affronte les jours qui passent, en se dévouant corps et âme à ce rôle de clown empli de souffrance. Pourtant, sa vie cache toute autre sorte de vices : Non seulement il est victime d'attouchements sexuels par ses domestiques, mais il a poussé un de ses camarades de classe au suicide. Et encore ce n'est rien, car plus on avance plus l’œuvre devient obscure.

Une claque, et une œuvre d'une noirceur absolue. Junji Itô mis en avant sur la couverture adapte un roman consacré à la déchéance d'un mangaka, d'un artiste non dénué de talent, mais dévoré par ses propres démons. Comment ne pas y voir une sorte d'autoportrait déformé, effectué par un mangaka au sommet de son art et qui a réussi, du double raté qu'il est parvenu à ne pas devenir ? Les tableaux peints par le personnage principal, Yozo Oba, sont surtout des œuvres peintes et réalisées par Junji Itô lui-même. Au-delà de l'histoire sordide des personnages se déploie toute une réflexion sur le mentir-vrai, sur ce que l'on croit voir et ce qui est réel. Est-ce que l'on ne déforme pas toujours la réalité et est-ce que le protagoniste de cette œuvre n'est pas la victime de ses propres déformations ? Cette adaptation de l'œuvre d'Osamu Dazai donne clairement envie de découvrir le roman. L'ensemble est très sombre, sans espoir sur l'humanité, à réserver aux lecteurs de plus de dix-huit ans, cru et sans concession. Mais cela reste un de ces livres qui "brisent la mer gelée en nous" (Kafka), essentiel, choquant et esthétiquement irréprochable.

VERDICT

-

Pour ceux qui s'adonnent à essayer de comprendre la psychologie de l’être humain, ce récit est pour vous, pour les autres vous êtes avertis. Il n’y a pas de grâce ni de félicité ici, l’âme ne fais pas preuve bonté, ce récit est la face caché la plus noire de l’être humain, et sa descente infernale aux enfers. Junji Ito avec son talent fait de ce roman déjà sombre, une œuvre des plus ténébreuses, et son art ici est à son apogée.

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