Quatre ans après le huitième volet officiel le plus récent de la franchise "Saw", "Spiral" est un spin-off indépendant, mais qui se situe dans la chronologie des autres films "Saw". Le film a déjà été tourné à l'été 2019, mais sa sortie en France a été reportée à plusieurs reprises en raison de la pandémie Corona. L'idée du film vient de l'acteur principal Chris Rock, qui s'est inspiré du classique du thriller "Seven". Chris Rock est un fan avoué de la série, ce que l'on peut tout à fait remarquer dans le long métrage. Après tout, "Spiral" est truffé de références subtiles et de one-liners amusants, qui doivent être compris comme une référence aux films "Jigsaw". Ceux qui ne connaissent pas les autres volets trouveront néanmoins assez rapidement leur place dans l'intrigue, car Rock ne présuppose aucune connaissance préalable, hormis les allusions dans les dialogues.

Il est agréable que "Spiral" renonce à l'élément qui caractérisait surtout les parties quatre à sept et qui provoquait de plus en plus d'ennui lors du visionnage : la succession toujours identique de flashbacks et de bribes de souvenirs qui montraient à nouveau - John Kramer, décédé depuis longtemps dans le présent cinématographique -. En outre, l'accent n'est pas mis aussi fortement sur les méthodes de torture perverses et les moments de torture porn que dans les productions précédentes. Même s'il faut le reconnaître : En matière de brutalité et de violence, "Spiral" est tout à fait dur, comme le montrent déjà les vingt premières minutes. Pour le dire autrement : L'interdiction aux moins de 16 ans est en tout cas justifiée. Le plus grand avantage est que Rock a nettement augmenté la part d'humour. Quelques-unes des joutes verbales pétillantes et amusantes, en particulier entre le personnage de Rock et son père (Samuel L. Jackson), sont en effet aussi pertinentes que divertissantes. Le personnage de Rock, avec son caractère entre résignation, amertume et cynisme, ainsi que ses répliques percutantes, compte parmi les meilleurs moments.Le film montre des faiblesses dans ses tentatives crispées de paraître aussi oppressant et sombre que "Seven" de David Fincher. Mais à aucun moment "Spiral" n'atteint, ne serait-ce que de loin, la tension ou l'urgence de ce jalon du thriller plus grand que nature.