Agatha Christie - Hercule Poirot : The First Cases
Plate-forme : PlayStation 4
Date de sortie : 28 Septembre 2021
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

Hercule Poirot est invité à une réception par l'influente famille Van den Bosch, à l'occasion de l'annonce des fiançailles de leur fille.

Tous les riches ont des ennemis.

Un grand manoir accueillant les invités d'un mariage très médiatisé, deux familles nobles qui se rencontrent pour voir les rêves de leurs enfants respectifs se réaliser, une tempête de neige qui enferme les invités dans la villa toute la nuit, du chantage et la découverte du cadavre d'un des invités. Une situation tirée d'un roman policier classique, dont le style narratif est lié à la plume d'Agatha Christie ; et en effet, parmi les invités, consternés par la découverte du cadavre, se trouve aussi un très jeune Hercule Poirot. Quoi qu'il en soit, ce dont nous parlons maintenant, c'est de la version vidéoludique, jusqu'ici inédite, du bon Poirot, qui le voit engagé à réaliser ses grandes compétences d'enquêteur. Ce que nous proposent les gars de Blazing Griffin, ce sont en fait les débuts du nouveau détective privé, anticipés par un vol banal d'un collier (comme d'habitude, pas si banal), qui sert de tutoriel pour la structure du jeu. Efficace, mais peut-être pas parfait. Le but du jeu est, après avoir été introduit aux motivations de l'enquête, de se promener sur la carte divisée par zone ou pièce, d'observer des détails particuliers, de les cataloguer dans la matière grise du détective et de passer ensuite à la phase de déduction au cours de laquelle il faut tirer des hypothèses. Nous ne nions pas qu'il s'agit d'une approche initiale très difficile à mettre en place avec le bon enquêteur.

Le jeu reprend système le plus évident de point'n click, et être forcé de jouer avec un pad n'apparaît jamais vraiment naturel dans ce genre de production, surtout si l'on considère qu'il peut nous faire perdre des indices précieux. Avec une souris ou un écran tactile, nous sommes un peu plus libres de maintenir Hercule Poirot immobile dans une pièce et de faire passer l'indicateur où nous voulons, de trouver des objets avec lesquels interagir et de décider ensuite des actions - bien que le fait de déplacer le détective et en même temps l'indicateur crée une réinitialisation de ce dernier qui reviendra au centre de l'écran après une poignée de secondes. Disons donc qu'en termes de prise en charge d'une manette,  il est nécessaire d'apporter quelques correctifs, car pour l'instant la situation est presque ingérable. La chose devient doublement absurde si l'on pense que Hercule Poirot : The First Cases est un jeu qui rappelle les anciennes aventures graphiques, enclines au point and click : rien que la pensée de les affronter avec un pad est un demi-blasphème. Imaginez-vous face au sanctuaire de Gabriel Knight 3 avec un pad. Brrr !

Une moustache frisée.

Le travail sur l'esthétique est généralement flagrant. L'effort de production est toutefois limité par le budget, qui n'est pas gargantuesque, mais il est bien contextualisé avec la nature de l'œuvre, avec des détails très agréables des intérieurs, des modèles polygonaux à l'union minimale accompagnés, toutefois, de remarquables effets d'ombre et de lumière. Se promener dans le manoir, un rendu 3D que l'on peut admirer avec une caméra isométrique, et collecter des indices n'est qu'une partie du paquet de jeu, qui est complété par des cartes mentales. Qu'est-ce que c'est ? C'est facile à dire : tout comme une toile d'araignée, Hercule Poirot va emmagasiner toutes sortes d'informations, de la beauté des plantes à la qualité du crépitement de la bûche de bois qui vient d'être mise dans la cheminée, en passant par cette étrange tache sur la robe de la gouvernante de la famille noble. Maintenant, nous ne voulons pas dire que le meurtrier est - comme cela arrive souvent - le majordome (Archibald), mais ce sera un détail que Poirot prendra en compte. Notre objectif sera de créer les bonnes associations dans ces cartes mentales, en tissant un réseau de liens logiques pour aider le détective à tirer la bonne conclusion. Pas d'erreur, les associations sont 1 à 1 et n'acceptent pas les mauvaises tentatives, le détective lui-même nous informera que la mauvaise association que nous venons de tenter n'est pas vraiment logique.

Plus vous progressez, plus le réseau s'agrandit, mais ne vous inquiétez pas : une fois que vous aurez compris le mécanisme, il sera facile de tirer les bonnes conclusions et sinon, après plusieurs erreurs, le jeu nous montrera les bonnes associations. Il faut cependant souligner que certaines associations sont assez discutables quand elles ne frisent pas l'idiotie totale, mais ce sont des étapes essentielles pour continuer dans l'aventure et il nous est arrivé plus d'une fois de devoir confirmer l'évidence (si les portes sont fermées et non forcées, il est clair que le meurtrier n'est pas passé par là, mais soit, il faut "confirmer" même cette évidence) pour pouvoir continuer dans les chapitres. D'un point de vue narratif, les chapitres sont traités avec beaucoup d'habileté et semblent presque commencer et finir un chapitre d'un roman de Christie : il y a une première partie vague et brumeuse qui grandit et grandit, et dans la dernière partie il y a des rebondissements choquants ou des pas vers la vérité.

VERDICT

-

Agatha Christie - Hercule Poirot : The First Cases est un titre assez long pour un jeu tout à fait appréciable. La noblesse et les bonnes manières du détective ainsi que ses observations piquantes rendent le titre particulièrement agréable. Il n'est pas exempt de défauts, tous imputables à la mise en œuvre de la jouabilité à la manette, pour le moins importante dans une aventure de ce style. Dans l'ensemble, cependant, Agatha Christie - Hercule Poirot : The First Cases offre une agréable évasion, simple dans l'idée du jeu, mais bien réalisée.

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