Dans un futur proche dominé par les technologies de l'information et le réseau social Workin'glass, surgit de l'obscurité un vampire artiste héritier du siècle des lumières. Le monstre est-il encore celui que l'on pense ? Jørgen Nyberg est un peintre célèbre de la deuxième moitié du XXIe siècle, mais il n'est pas celui auquel on pense. L'existence de Giacomo della Fenice a changé en 1531, lorsqu'un vampire - riche collectionneur d'art - l'a mordu à Toscane. Il est devenu immortel et vit à présent à Stockholm dans une tour où la lumière de l'aube n'est pas trop gênante. Ses toiles continuent d'utiliser la technique de la Renaissance italienne, ce qui suscite beaucoup de curiosité. Et pourtant Jørgen Nyberg a choisi de ne jamais se montrer en public. Sauf qu'un jeune artiste étudiant a décidé à présent dans le rencontrer ...

Auteur, dessinateur et scénariste, Thierry Murat à chaque fois réussit à nous surprendre en emmenant son lecteur dans des univers particulièrement différents. Après "Ethunwan - celui qui regarde-", première et fantastique mise en contact avec son art graphique puissant, autant réussi pour les dessins que pour l’histoire contée, "Animabilis" moins poussé mais toujours très beau graphiquement, voici ce "Ne reste que l'aube", sorte d’ovni futuriste qui nous parle d’art, - avec de multiples références - , des années 2050 et plus, et ce que nous pourrons vivre auprès de technologie haute gamme, nous sommes aussi entretenus d’immortalité, d’humains augmentés, de solitude relationnelle, de vampire ... et ainsi de suite. La découpe des planches, le travail des gris, les dimensions des cases, la quasi texture vivante des tableaux de l’artiste en vogue dont on suit le travail et le grain de tous les dessins de Murat sont époustouflants. Il n'est pas évident que tous les lecteurs saisiront des entrelacs du propos mais en refermant la BD, deux choses vous resteront en tête : C'est un très bel album qui mérite d’être relu pour en capter davantage de subtilités et vous laisser encore le plaisir de contempler les pages une à une.