Aria est une saga en douze tomes. Nous sommes au XIVème siècle, l'espèce humaine est bien partie pour conquérir l'espace. La Terre a été rebaptisée “ManHome” pour fêter le début de la colonisation spatiale. Mars terraformée est devenue une planète océane, a perdu son patronyme guerrier pour celui d'Aqua. Cette planète est devenue aussi par endroits un parc d'attraction, avec la reconstitution quasi complète de la grande cité lacustre de Venise. Dans ce parc grandeur nature, les touristes peuvent visiter les “lieux historiques” à bord de gondoles, menées par des guides touristiques jeunes, efficaces, aimables et d'une très belle présentation. Mais surtout, le service de ces compagnies est impeccable, puisque le patron mascotte est sur chaque embarcation, et que le personnel flottant, portant le nom délicat d'Ondine, est exclusivement féminin. Aria est une guide touristique et gondolière dans cette Venise déplacée de la Terre à Mars. Pardon, de Manhome à Aqua. Et cette toute jeune femme lancée dans la vie active, va, avec deux collègues-meilleures-copines, découvrir les mœurs et merveilles de cette étrange planète. Le tempo de cette série est très lent, et les "péripéties" suivent ce mouvement retenu.

Ce tome regroupe les volumes 9 + 10 de la précédente édition. Comme à l'accoutumée, cet opus est une nouvelle fois une invitation à la délectation devant le quotidien onirique d'Akari et de ses amis sur la planète aqueuse, au gré des saisons qui s'enchaînent sans fin. On est à nouveau embarqué au gré des canaux de la ville et on s'émerveille de chaque petite aventure ou simple événement qui vient animer la vie de tout ce petit monde, pour tantôt s'intéresser à tel ou tel personnage, partant dans le passé à la découverte de leur enfance, tantôt pour se pencher sur la ville ou le métier d'Ondine qu'Akari et bien d'autres convoitent inlassablement. Dans ce sixième tome, on croisera ainsi de nouveaux personnages (encore), on continuera à développer nos connaissances autour des termes gondoliers (avec par exemple une histoire autour d'une paline particulière), et on s'attardera sur une relation qui tourne autour du pot, toujours dans la retenue qui caractérise le titre, entre deux amants qui se cherchent, et d'autres surprises comme le chapitre autour des traghetti.  Au-delà de la simplicité des apparences, certains passages restent comme toujours assez moralisateurs et montrent que la voie choisie par Akari n'est pas forcément la plus simple, et que même si tout tend à nous faire croire que la finalité est de devenir ondine, le chemin pour y parvenir est finalement une belle leçon de vie où la compétition reste rude. Toujours baigné dans une atmosphère fantaisiste et très apaisante, on navigue de page en page sans trop s'interroger, on vogue à travers les cases toujours bien dessinées jusqu'à tomber sur une double page enchanteresse, et on enchaine ce faisant jusqu'à la fin du tome... en attendant le prochain départ ! Le dessin était une fois de plus magnifique et la façon dont chaque chapitre s'améliore et devient plus magnifique. Notez que Ki-oon propose cette réédition en tirage limité, il est donc probable que la série disparaisse rapidement des rayons.