Le Conte des Parias (Nokemono-tachi no Yoru) est une série toujours en cours de parution et qui a connu six tomes à ce jour au Japon aux éditions Shogakukan. En cette fin du 19e siècle, deux êtres solitaires vivent chacun de leur côté dans un recoin de Londres, la grouillante capitale de l'immense Empire britannique. Wisteria est battue et exploitée par un homme d'église. Elle ne trouve que de brefs moments d'évasion en la personne de Marbas, un diable qu'elle semble être seule à voir. Il est immortel et sa longue vie est fait d'ennuis aussi s'attache t-il à elle pendant leurs conversations nocturnes. Seulement, le prêtre a d'autres projets, il veut la vendre à un noble douteux. Marbas ne peut venir en aide à un humain sans un pacte solide pour les lier, mais Wisteria n'a rien à offrir à part ses yeux. En devenant aveugle elle scelle un pacte à vie avec le diable. Mais qu'elle genre de vie l'attend ?

Ce manga nous entraîne dans un univers baroque/gothique intéressant dans un Londres victorien. Les dessins sont sympathiques sans être subjuguant. L'enchaînement des évènements est facile. Le frère de Wisteria, disparu depuis des années, se révèle être un chasseur de diable. On apprends qu'il la recherchait, et évidemment retrouvera sa trace pile un jour après que le pacte soit scellé. Le hasard fait bien les choses ! Cette facilité, bien qu'elle nous ait fait sourire, nous a aussi trop souvent sorti du récit (même si elle apporte un certain charme à l'ensemble). Le binôme humaine et non-humain (d'ailleurs l'inverse est rare) est très classique pour ce genre. La mise en place rapide de leur relation, sans être vraiment surprenante, posent des bases intéressantes. C'est propre et bien exécuté, sans être pour autant original. Le texte semble évoluer de façon plus profonde au fil des tomes. Malgré son handicap, Wisteria ne se lamente pas et fait preuve d'une certaine résignation, ne voulant pas être un fardeau pour Marbas. Ce genre de comportement classique se retrouve dans de nombreux personnages féminin de shojo. Là encore rien de très original. Quelques scènes nous font sourire ; Wisteria n'arrivant pas à se débrouiller seul à cause de sa cécité, c'est Marbas qui doit s'occuper des tâches ménagères, et sous ses grands aires de diable il a quand même l'aire d'apprécier.