Samurai 8 - La légende de Hachimaru (Samurai 8: Hachimaruden) est une série récemment conclue au Japon en cinq tomes aux éditions Shueisha. Il s'agit de la nouvelle série de Masashi Kishimoto, quatre ans après la fin de son légendaire Naruto. Illustré par le mangaka Okubo Akira, qui était aussi l'assistant de Kishimoto, Samurai 8 a commencé sa publication dans le numéro 24 du Weekly Shonen Jump de Shueisha en mai 2019. Le retour de Masashi Kishimoto dans les pages du Weekly Shonen Jump a bouleversé toute la communauté Otaku. Après le phénomène qu'était Naruto, l'attente était importante et c'est d'ailleurs le premier problème de ce manga. L'ombre de Naruto, qui est aujourd'hui un manga classique shonen, est trop importance. C'est un problème auquel doit faire face tout créateur de manga d'action, et dans une telle situation, il est très difficile de satisfaire un public exigeant. Quoiqu'il en soit, Kishimoto a su élaborer dans ce volume les premiers piliers d'un univers très, très complexe et plein de nuances, ainsi que plusieurs personnages importants et leurs relations. Il est vrai que les personnages ont toujours été l'un des points forts de l'auteur, comme le montre la distribution géante et iconique de sa série précédente, mais les changements dans la vie de Kishimoto ont également changé le type de personnages sur lesquels il s'est concentré. Sans aucun doute, en raison de l'expérience de Kishimoto en tant que père, Samurai 8 trouve son noyau émotionnel dans la relation père-fils entre les personnages de Furuta et Hachimaru.

Il y a environ deux mois, Shonen Jump a annoncé la fin de Samurai 8 avec le chapitre 43. Peu d'intérêt de la part du public ? Des critiques mitigées ? Probablement les deux. Avec la sortie du troisième volume, nous essayons d'analyser les mérites et les défauts de ce manga. Après un premier numéro mêlant explications et action, avec la transformation d'Hachimura de garçon fragile en samouraï habile, voici que commence une rapide immersion dans le cosmos de Samurai 8. Grâce au maître Daruma, nous comprenons mieux la nature et les compétences des samouraïs, la rencontre avec la princesse An a lieu, nous connaissons la légende des sept clés et des deux coffres pour sauver ou détruire l'Univers tout entier. En bref, Kishinoto construit de toutes pièces un monde où le noble code d'honneur des samouraïs s'adapte aux décors et aux scénarios les plus fictifs, générant un mélange inhabituel. Le protagoniste, bien qu'il suive les canons du héros fort et imbattable, est caractérisé par son histoire comme une erreur d'un plan plus vaste, un défaut qui pourrait faire échouer l'ouverture des coffres de Pandore ou de Mandala. La structure est linéaire et symétrique, le héros habillant la partie de l'outsider destinée à renverser des forces supérieures à lui, la distinction entre le bien et le mal n'est peut-être que trop claire, même objectivée par la présence des deux coffres. Tous les aspects d'intérêt subjectif et qui ne nous dérangent pas. Ce que nous n'avons pas beaucoup digéré, en revanche, c'est le manque de capacité à réajuster les principes et les traditions des samouraïs : un monde moderne où le combattant protège la princesse, inquiète uniquement de lui faire la cuisine, ou un père qui apprend à son fils que ses émotions sont un signe de fragilité et qu'il ne l'aimera que s'il est plus fort sont des aspects assez dépassés. La structure et les dessins ne sont pas exceptionnels mais ils divertissent efficacement.