À Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite, grâce à sa tante Elisabeth, l’exposition sur «l’art dégénéré» organisée par le régime nazi. Il découvre alors sa vocation de peintre. Dix ans plus tard en RDA, étudiant aux Beaux-arts, Kurt peine à s’adapter aux diktats du «réalisme socialiste ».

Fresque de 3h10min découpé en deux parties, le nouveau film de Florian Henckel Von Donnersmarck est un petit bijou comme on en voit très peu. Nous embarquant dans un film qui retrace 30 ans de la vie de Kurt Barnet, passant de la guerre, du régime nazi, du communisme, à la séparation de Berlin avec le mur, le réalisateur nous livre un film impressionnant et doté d'un scénario complexe, intelligent, prenant et qui ne nous perd jamais. Prenant le temps de raconter chacune des époques et ses horreurs (la première partie avec la guerre et le nazisme fait froid dans le dos) et également de développer l'évolution progressive de ses personnages, le seul reproche qu'on pourrait faire au film de Von Donnersmarck, ce sont quelques petites longueurs dans sa première partie (mais qu'on pardonne au vu de la qualité de cette fresque) et le fait que dans la deuxième partie Kurt ne s'interroge pas plus sur la réaction de son beau-père après avoir vu les tableaux (ceux qui ont vu le film comprendront). Côté casting, Tom Schilling est superbe, tout comme la belle Paula Beer très convaincante, Sebastian Koch est parfait et n'en fait jamais trop, on notera également l'excellente Saskia Rosendahl impeccable et impressionnante, ou encore Ina Weisse qu'on voit peu, mais qui est bien. La photographie est jolie, la mise en scène est certes classique, mais n'enlève rien au charme du film, le tout sublimé par les musiques de Max Richter, qui sont une fois de plus magnifiques.