Marguerite
Plate-forme : DVD
Date de sortie : 20 Janvier 2016
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Genre :
film
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Non
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Non
Test par

Nic007


7.5/10

Réalisé par Xavier Giannoli.

Le Paris des années 20. Marguerite Dumont, riche baronne par alliance, a pour passion le chant et l'opéra, au point de faire des concerts à domicile sans se rendre compte de son manque de talent car ni son mari, ses proches, ses employés n'ont jamais osé lui dire qu'elle chante mal. Dans son délire, elle est poussée à se produire en public. Cette histoire s'inspire librement de la soprano américaine Florence Foster Jenkins, devenue célèbre grâce à son chant "très peu académique" dans les années 1920-1940. Le concert du Carnegie Hall en est un bel exemple. Indépendamment de l'hallucinante fausseté de la voix (on croirait entendre la Castafiore dans Tintin, voir un extrait à cette adresse), elle était présentée comme une femme voulant s'affranchir de la mainmise des hommes sur la société. Hypothèse qui n’a jamais pu trouver de justification réelle toutefois. C'est l’une des pistes qu'aurait pu imaginer Giannoli en recréant à la française le parcours de cette reine de la nuit de foire. Il a préféré la sagesse et signe un film bien appliqué.

Plastiquement, rien à dire, on sent même chez le réalisateur un déterminisme à être le plus crédible possible fournissant à « Marguerite » les plus beaux atours, une magnifique photo, un soin particulier apporté aux costumes, aux décors et divers accessoires. De même, l’illustration musicale est également intéressante, et dense avec de nombreux inserts lyriques. Mais cela ne suffit pas. A ce niveau de qualité, on aurait pu espérer aller au-delà de la simple anecdote, replaçant Marguerite dans le contexte culturel et social d'alors. Ce que ne manque pas d’effleurer Giannoli, mais d'une manière si confidentielle, que cela en devient étrange. Ses clins d’œil au surréalisme, le gigantesque œil de verre (réplique quasi exacte de celui de Tony Tasset), la présence de Hugo Ball (le poète dadaïste un peu barré) au fameux concert, amusent. De même son approche avec cette jeunesse idéaliste toute éprise de liberté et d'anticonformisme à travers le personnage de Lucien Beaumont ou celle plus débauchée (ce sont les années folles) à l’image de Kyril Von Priest sont attachantes. A peine mieux traité, l'éclosion des courants musicaux novateurs (Poullenc, Milhaud…). Quant à être dans la fiction, c'est ce brouillement artistique qui aurait du rejaillir à travers l’histoire de Marguerite, elle, le symbole d'un monde en déclin en train de disparaître. Le film en aurait été plus original et surtout plus captivant. Même Catherine Frot semble se freiner. Elle se livre, ou plutôt non, elle livre des petits morceaux de ses rôles précédents, un florilège de tout ce que l’on aime chez elle, guère plus.

VERDICT

-

Un film esthétiquement bien fait. Sans en avoir l'air, surréaliste sur bien des aspects : on se demande comment c'est possible d'aller aussi loin dans les faux semblants. On sait tout de suite que Marguerite chante faux et que personne n'ose lui dire et qu'on préfère profiter de sa générosité mais l'histoire ne fait que se répéter avec la consternation des uns et la rouerie/moquerie des autres. Marguerite aurait pu être un film lyrique et flamboyant, il n'est au final que gentillet et propret.

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