Paris à l’approche de Noël, Eve et Simon se retrouvent dans un beau café sur les grands boulevards pour parler de leur couple. Eve lui annonce qu’elle souhaite une séparation avant de partir travailler. Le couple et ses trois enfants se préparent tant bien que mal à commencer les festivités par la soirée du 24 dans la famille d’Eve. Une énième dispute fait sauter le bouchon et Eve quitte la soirée en pleurs avec Simon à ses trousses. Eve rejoint l’anniversaire de Joëlle une amie commune. Simon la retrouve enfin et ils décident de rentrer chez ses parents. Mais le destin va en décider autrement... Vont-ils finir par rentrer chez les parents d’Eve ? Quelle dernière carte Simon garde-t-il dans sa manche pour sauver son couple ?

Giuseppe Liotti, dessinateur de Cadres Noirs, quitte des sujets sérieux pour s’intéresser à la crise du couple formé par Eve et Simon. Les personnages reflètent bien la tempête émotionnelle qui les assaille. Le décalage d’ambiance entre les grands boulevards un 24 décembre, le grand magasin vide ou presque et le bar à glace est saisissant. Jim, auteur d’Une nuit à Rome, est un explorateur de l’amour sous toutes ses formes. Il décrit un couple à la dérive que l’arrivée de la quarantaine n’arrange pas. Ils s’aiment et ne savent plus comment se le dire. Dans une vie pleine et sous pression, la répétition devient une prison dont les barreaux sont les habitudes. Noël, célébration de la famille, va être le déclencheur de leur révolte. Jusqu’où va-t-elle les emmener ? L’ambiance de ce recueil est extraordinaire, on se rapproche plus d’un film que d’une bande dessinée ; il faut dire qu’en plus de 90 planches, l’histoire a le temps de se développer. Elle commence par une introduction (9 planches) dans un grand café parisien où on découvre le personnage central Ève. La scène est déstabilisante mais tout s’explique à la fin de la séquence. Vous l’avez deviné, Jim recourt à la nostalgie de la jeunesse et de sa liberté. Et ça marche, grâce aussi aux dessins joyeux, toutes en rondeurs et des couleurs féeriques de Gaétan Georges. Il est étonnant que ce recueil fasse partie d’un diptyque car la conclusion s'avère très belle, l’aventure pourrait s’arrêter là.