GYLT
Plate-forme : Nintendo Switch - PlayStation 4 - PlayStation 5
Date de sortie : 31 Mai 2024
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

GYLT est une histoire étrange mêlant fantaisie et réalité dans un lieu surréaliste où vos cauchemars deviennent réalité.

Retour à l'école.

Il était une fois Google Stadia et ses exclusivités. Avec la fermeture de la plateforme cloud de Google, ces quelques exclusivités risquaient de tomber dans l'oubli, mais heureusement, les développeurs semblent avoir pu reprendre leurs créations et les publier sur d'autres plateformes afin qu'un nouveau public puisse en profiter. C'est le cas de Gylt, qui a récemment débarqué sur les consoles. Après avoir donné vie au poétique Rime, les gars de Tequila Works ont voulu donner leur vision de l'horreur avec Gylt. Une vision qui nous montre une horreur pour un public plus jeune plutôt qu'un public composé de mangeurs de pain et de Resident Evil (pour ne citer qu'une série d'horreur qui fait fureur). Le protagoniste de l'histoire est Sally, une petite fille qui cherche désespérément Emily, sa petite cousine disparue depuis des semaines. Dans les premiers instants, Sally accroche des posters d'Emily dans toute la ville jusqu'au jour où, pour échapper à des brutes, elle se retrouve inexplicablement dans une dimension alternative infestée de monstres. Là, Sally aperçoit la silhouette de sa cousine à l'intérieur de l'école et commence sa quête pour la retrouver et échapper à cette étrangeté à l'envers.

Le problème de Gylt est qu'il est dès les premiers instants très prévisible sur le plan narratif. L'œuvre de Tequila Works aborde un sujet sensible tel que le harcèlement scolaire, mais dès les premières secondes, il est très clair comment l'histoire se déroulera au cours des 5/6 heures restantes jusqu'au générique, et elle n'essaie même pas le moins du monde d'emprunter une voie différente. Même les trois fins différentes, qui changent en fonction du seul choix moral à faire à la fin, ne peuvent sauver la situation, faisant ainsi de Gylt un produit conçu uniquement pour un jeune public. La force et la poésie de Rime, le précédent jeu vidéo du studio espagnol, ne sont plus qu'un lointain souvenir.

Le Alan Wake de la jeunesse.

Une prévisibilité que l'on retrouve également du côté du gameplay dans Gylt. Pour faire court, il suffit de dire que nous sommes face à une aventure furtive à la troisième personne dans laquelle, en tant que Sally, nous devons explorer l'environnement et éventuellement nous cacher des monstres parce que nous sommes sans défense. L'exploration de l'environnement est évidemment l'élément fondamental de l'expérience de jeu afin d'avancer et de résoudre les énigmes simples et immédiates de l'environnement. Évidemment, en explorant les environnements en profondeur, vous trouverez aussi les objets de collection classiques qui vous révèleront une partie de l'histoire ou vous permettront de collecter des tickets spéciaux qui s'avèrent essentiels pour débloquer l'une des trois fins susmentionnées. Les séquences de furtivité sont très classiques et voient le protagoniste exploiter le décor pour déborder les monstruosités ou créer une diversion pour les distraire en jetant une canette, par exemple. L'intelligence artificielle et le cône visuel des créatures ne font pas grand-chose pour ajouter une tension digne d'un film d'horreur. Et puis, à un moment donné, vous entrez en possession d'une torche qui rend ces moments encore plus faciles car Sally, comme la fille illégitime d'Alan Wake, est capable d'utiliser la lumière pour toucher les points faibles des créatures et ainsi les détruire, à condition d'avoir suffisamment de batterie. Et si vous ne voulez vraiment pas être découvert, vous pouvez toujours vous faufiler derrière les monstres et leur envoyer un rayon de lumière à bout portant pour les éliminer à condition de sacrifier un tiers de votre batterie (en moyenne, une batterie chargée permet d'éliminer trois ennemis en furtivité).

L'idée est également sympathique et dans sa simplicité elle fonctionne même, le problème est qu'il y a beaucoup de batteries dans le scénario éliminant toute composante de survie en les économisant pour les exploiter dans les moments de plus grande nécessité, et surtout il n'y a pas de réel avantage à exploiter l'attaque furtive puisqu'elle consomme plus de batterie que l'attaque d'un ennemi en temps normal. Certains diront, à juste titre, que cela permet de ne pas déclencher d'alarme et de ne pas se faire attaquer par tous les ennemis, mais le faible nombre de menaces et le niveau de challenge calibré à la baisse poussent plus à l'affrontement qu'à la furtivité. A partir du milieu du jeu, on débloque une autre arme qui rend ces moments encore plus faciles. Le meilleur moment du jeu est représenté par une poignée de combats de boss qui, malgré leur classicisme, restituent le minimum de tension nécessaire à un jeu d'horreur. Et puis il y a le compartiment technique, dont on ne peut pas dire qu'il tire le meilleur parti des consoles de la génération actuelle, bien au contraire, mais dont la simplicité s'adapte bien au contexte vidéoludique proposé par Tequila Works, esquissant un cadre suffisamment varié qui dépasse largement les simples murs de l'école. La musique et le doublage en français sont dans la norme.

VERDICT

-

Gylt est un jeu qui reprend les éléments des classiques de l'horreur et les transpose dans une œuvre destinée à un public très jeune. Ce qu'il fait est simple, de l'intrigue au gameplay dépourvu de tout élément de survie et de cette tension classique du genre. Ce n'est pas un mauvais titre, il faut juste être question de ses limites.

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