Dept. H tome 4 : Meurtre en grande profondeur
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 06 Février 2019
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Matt Kindt  
Couleurs : Sharlene Kindt

Rappel des faits : Le célèbre scientifique Hari Hardy a conquis l'espace mais paradoxalement il s'est installé au fond de l'océan dans la station qu'il avait créé à plus de 9000 mètres de profondeur. Lorsque le professeur est retrouvé mort dans une chambre dépressurisée, certains craignent qu'il s'agisse d'un sabotage et non d'un simple accident. Pourtant, ce pendant moderne du commandant Cousteau était fortement apprécié par ses pairs. Sa fille Mia est chargée par l'ERSSM, l'entreprise qui finance ce projet, d'enquêter sous couverture et d'établir qui est le meurtrier parmi les sept personnes qui vivent sur cette base. Elle connaît la plupart d'entre eux puisque c'est son père qui les a formés. De nombreux souvenirs remontent ainsi à la surface mais le temps n'est pas à la nostalgie. La base a été sabotée et d'ici vingt quatre heures, elle sera entièrement inondée (les preuves avec). Mia ne peut pas compter sur une aide extérieure, car les communications avec la surface s'avèrent très difficiles. Dans ce quatrième volume, les survivants du Dept. H abandonnent la base sous-marine et se préparent à leur ascension tant attendue. Cependant, la vie au-dessus de la ligne de flottaison demeure incertaine pour l'équipe, et la pression pour résoudre le meurtre de Hari continue de renforcer son emprise sur Mia. Les secrets et les souvenirs commencent à faire surface, mais avant que Mia puisse résoudre le mystère, elle doit décider du sort de ceux qui sont encore coincés à six miles sous le niveau de la mer. Au fur et à mesure que l'eau monte, le temps de Mia s'écoule lentement mais surement.

Dept H est un comics paru aux États-Unis en vingt-quatre numéros répartis en quatre tomes en France. L'album de Matt Kindt nous présente des personnages ayant chacun sa part d'ombre et de mystère. Tous se connaissent depuis longtemps et se considèrent comme une véritable famille. On retrouve parmi eux, Raj le propre frère de Mia (et donc le fils du disparu) ou encore son ancienne meilleure amie. Le fossé entre la fratrie est perceptible, Mia ayant préféré l'espace à l'ivresse des grands fonds. La première partie de ce quatrième opus comporte de nombreux flashbacks et laissent peu de place à l'évolution de la situation actuelle. Ils entrent également en conflit avec le ton général de l'histoire, car chaque flash-back réduit la tension de la situation actuelle. C'était pardonnable dans les volumes précédents, mais c'est plus ennuyeux ici, car de nouvelles informations sont exposées au fur et à mesure que la série s'achève. Même la façon dont ces retours en arrière sont abordés ne semble pas naturelle. Presque tous sont présentés comme une histoire racontée à Mia par l'un des autres personnages. Cela signifie que les personnages confrontés à une mort presque certaine ont des conversations informelles sur des éléments aléatoires de leur passé. Cela ne semble pas naturel et perturbe la narration, par ailleurs bien structurée. Heureusement, les choses commencent à s'améliorer autour de la mi-parcours. Le récit se focalise de plein pieds sur la lutte de Mia. Ce faisant, l'assassin de Hari est révélé et l'attention est porté sur une conversation sur ce que Mia va faire avec le remède trouvé par le Département H.

C'est un revirement intéressant qui répond aux questions du passé tout en ouvrant de nouvelles questions pour l'avenir. Le parcours de Mia pour parvenir à ces réponses est également semé d'embûches, qui sont mieux gérées ici qu'elles ne l'étaient dans les premières parties de l'ouvrage. Cependant, le meilleur aspect de toute cette collection est la façon dont elle se termine. Au lieu de répondre à la question de savoir ce que Mia va faire avec le remède du Dept. H, la série se termine sur un cliffhanger. Les lecteurs ne savent pas si elle écoutera son père et accordera la priorité aux besoins de l'humanité, ou si elle écoutera sa mère et s'efforcera d'aider le plus de gens possible. La nature ouverte de cette conclusion incite à la réflexion. Le dessin est agréable, agrémenté d'aquarelle en couleur directe de la femme de l'auteur. Le cadre fait preuve d'un certain réalisme et la station affiche des décors d'un grand réalisme, ce qui contribue à l'immersion. Les expressions des personnages sont également bien mises en scène et on sent leurs fêlures psychologiques. A 11 km de profondeur, d'aucuns pourraient perdre la tête. Cependant, il y a encore des moments où les expressions des personnages semblent étranges et où le mouvement est statique. Ces problèmes se retrouvent surtout dans les scènes de flash-back d'événements se déroulant en surface, mais ils sont encore assez fréquents pour affecter la qualité globale. Visuellement, ce n'est pas un mauvais volume, mais il n'est pas aussi bon que certains des travaux antérieurs de cette série.

VERDICT

-

Dept H. est une série captivante de bout en bout. Ce quatrième opus connaît certes quelques baisses de tension, mais les derniers chapitres sont si bons qu'ils rendent toute l'aventure intéressante et livrent une grande conclusion à la saga. Cela s'explique par le regain d'énergie apporté au récit et à sa capacité à répondre aux questions laissées en suspens, alors que Mia lutte péniblement pour remonter à la surface. Les lecteurs qui ont apprécié cette série jusqu'à présent trouveront un épilogue enrichissant dans ce volume.

© 2004-2024 Jeuxpo.com - Tous droits réservés